Mouvements, Henri Michaux [mise en voix 1]

Publié le par Zerbib Laura

Signes à l'encre de chine, Henri Michaux (figure 1)

Signes à l'encre de chine, Henri Michaux (figure 1)

"à la soif jamais étanchée si on donnait un corps... "

Henri Michaux est un poète belge du XXe siècle qui a choisi d'explorer ce qu'il appelle lui-même "l'espace du dedans".

Ce poème, par sa note précieuse (voir ci-dessous), invite à réfléchir sur l'acte d'écriture qui consisterait à écrire "sur des signes représentant des mouvements" que Henri Michaux a tracés à l'encre de chine (voir les signes des figures 1 et 2) et qui pourraient être des signes extérieurs, ou plutôt des traces, des empreintes de ses images mentales qu'il aurait cueillies pendant l'exploration de son espace du dedans. L'écriture apparaît donc d'abord comme la répétition d'un geste déjà prophéré par le dessin à l'encre. Ensuite, je crois que son rapport au monde et à l'écriture se fait avant tout dans un encrage du corps. En effet, ses traces à l'encre ressemblent à des signes japonais mais aussi à des silhouettes noires qui dansent en se contorsionnant. Chez Michaux, le sujet qui vit, qu'il écrive ou qu'il dessine, est dans l'encrage singulier d'un corps qui appelle à une pluralité de mouvements, des mouvements du corps qui rappellent les gestes de la danse, laquelle se fait peut-être les signes des débordements, des agitations intérieures du sujet vivant, comme le suggère certains de ses vers :

"Mouvements d'écartèlement et d'exaspé-

ration intérieure plus que mouvements

de la marche"

 

-Extrait de Face aux verrous (1954), "Mouvements I"-

(note : écrit sur des signes représentant des mouvements)

 

 
Signes à l'encre de chine, Henri Michaux (figure 2)

Signes à l'encre de chine, Henri Michaux (figure 2)

"La danse de la sorcière" Mary Vigman, 1914

Projet de danse autour de l'oeuvre de Henri Michaux "Mouvements"' avec la choréographe Marie Chouinard

Publié dans Lectures

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