Andrei Tarkovsky, quand je pense à ses films... [Tarkovsky épisode 1/2]
Quand je pense aux films de Tarkovsky, je me souviens de l'eau qui ruisselle sans cesse sur les rêves ou les souvenirs. Cette eau, à la fois stagnante et mobile, d'une voix silencieuse comme le temps qui passe, emporte la mémoire de ceux qui ont vécu : elle abîme les photos, efface les visages. Voix étouffées qui coulent. Que sont-ils devenus, ces hommes, ces femmes, ces enfants qui parlent et nous font signe derrière le voile de la caméra ? Je me souviens d'avoir été nostalgique, d'avoir pleuré sur ces instants perdus que le film répète inlassablement ou plutôt, cruellement. Je me souviens aussi d'avoir été émue par la beauté de cette fragilité.